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Les Conférences
de l'Institut

Depuis 2019, l’Institut de France propose des cycles de conférences afin de transmettre et de rendre plus accessible le savoir qui circule en ses murs. Porté par les académies qui y travaillent (l’Académie française, l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’Académie des sciences, l’Académie des beaux-arts, l’Académie des sciences morales et politiques), le programme annuel est composé de thématiques riches et variées.

Du 23 septembre 2024 au 3 février 2025

Les conférences sont gratuites et ouvertes à tout public.

ADRESSE : Auditorium André et Liliane Bettencourt, 3 rue Mazarine, 75006.

L’entrée pour les conférences se fait uniquement par le 3 rue Mazarine (et non du côté du quai de Conti). 

17h-18h10

Alexandre le Grand : les chemins d’un destin héroïque au gré des lieux, au fil des temps

Proposé par Jean-Yves TILLIETTE, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

 Le destin fulgurant d’Alexandre, conquérant du plus grand empire qui fut jamais, a dès sa mort prématurée frappé l’imagination des peuples de l’Ancien monde. Modèle de guerrier tour à tour admiré pour son audace ou honni pour sa violence, il devient aussi très tôt un personnage fabuleux, le fils d’un démon, l’explorateur des bords du monde, voire un prophète sans le savoir. Au cours des siècles, au gré des lieux, les sociétés ont fait de lui comme l’image des rêves et des inquiétudes qui les traversent : au hasard des textes, on le découvre en frère jumeau d’un aventurier louche sous la plume ironique de Lucien de Samosate, en disciple d’Aristote discutant du bien et du mal avec les sages brahmanes, en dompteur, selon le Coran, des peuples sauvages de Gog et Magog,  en collectionneur d’espèces animales rares propres à alimenter l’encyclopédie médiévale, en protagoniste galant de la première tragédie de Racine, pour ne mentionner que quelques-uns de ses avatars.  À travers l’étude des traces archéologiques ou historiographiques, mais aussi bien artistiques et romanesques qui jalonnent l’existence posthume d’un héros hors du commun, les conférenciers entreprendront d’identifier et de décrire certaines des figures multiples qu’incarne au fil des siècles le conquérant macédonien, de la cité où il repose aux sanctuaires d’Asie centrale et aux cours européennes du Moyen Âge.

18h30-19h40

Le Grand Siècle

Proposé par Lucien BÉLY, membre de l’Académie des sciences morales et politiques

Les historiens ont montré que le XVIIe siècle connut des crises multiformes, démographiques, économiques et sociales. La guerre omniprésente vint bouleverser encore un peu plus les sociétés européennes. Pourtant, l’idée d’un « Grand siècle » reste ancrée dans la vision historique que nombre de nos contemporains ont de ce temps-là, surtout pour la France. Tout se passe comme si des hommes et des femmes avaient voulu surmonter les tragédies qu’ils vivaient en se surpassant par des réalisations spectaculaires et mémorables. Les conférences proposées par l’Académie des sciences morales et politiques exploreront quelques pistes que le Grand siècle a dégagées.

Ainsi, les progrès de la connaissance scientifique transformèrent la vision du monde, ce qui ébranla parfois les certitudes imposées par la religion. Face aux désordres des révoltes populaires et des révolutions, les idées et les pratiques évoluèrent en matière de gouvernement pour assurer un ordre politique plus stable. Le besoin d’une information sérieuse fit naître des périodiques, comme la Gazette en France, et dessina le métier de journaliste. En quête de cohésion sociale, les rois cherchèrent à retenir près d’eux la plus haute noblesse et cette société de cour adopta un mode de vie luxueux où la haute cuisine tint une place nouvelle.

La quête de la beauté fut sans doute aussi le moyen de transcender les drames de la vie. Le XVIIe siècle vit un épanouissement de la littérature sur des thèmes qui frappèrent les esprits, comme la figure de Don Juan. L’État lui-même encouragea la création littéraire et le cardinal de Richelieu favorisa la naissance de l’Académie française. Une émulation générale parcourut tous les domaines de l’art où la recherche de l’originalité et de la profondeur permit l’émergence de puissants talents qui dominèrent leur temps.

Du 10 février 2025 au 2 juin 2025

Les conférences sont gratuites et ouvertes à tout public.

ADRESSE : Auditorium André et Liliane Bettencourt, 3 rue Mazarine, 75006.

L’entrée pour les conférences se fait uniquement par le 3 rue Mazarine (et non du côté du quai de Conti). 

18h30-19h40

Images des sciences,
sciences des images

Proposé par Patrick FLANDRIN, membre de l’Académie des sciences

Des galaxies les plus lointaines aux profondeurs de la matière ou de notre corps, les sciences nous offrent à voir des images qui nous aident à explorer et comprendre le monde. Parfois de simple observation, parfois de pure création, ces images peuvent aussi être en elles-mêmes le produit d’avancées scientifiques qui permettent de les acquérir, de les former ou de les transformer. C’est cette double perspective des images comme porteuses de contenus scientifiques, autant que des sciences à l’œuvre dans leur production, que ce cycle de conférences se propose d’aborder. Entre dessin et photographie, imagerie par résonance magnétique et traitements numériques, on y croisera des disciplines et images scientifiques de natures très différentes, reflétant autant de façons de nous faire découvrir le monde et de nous aider à en déchiffrer la complexité, entre connaissance et émerveillement.

10/02/2025 
Pierre Léna : « Images du ciel : une longue histoire humaine »

03/03/2025
Marie-Paule Cani : « Modèles créatifs 3D : informatique graphique et pensée scientifique »

17 /03/2025 
Alain Chédotal : « Voyage au cœur de l’embryon »

31/03/2025
Anne-Cartier-Bresson : « Entre art et science : pour une histoire matérielle de la photographie »

28/04/2025
David Chavalarias : « Visualisation des dynamiques sociales et cognitives »

12/05/2025 
Guillaume Lecointre : « Permanence du dessin scientifique : description, théorie, diffusion »

26/05/2025
Stanislas Dehaene : « Face-à-face avec son cerveau : les progrès de la neuroimagerie »

02/06/2025
Étienne Ghys : « Visualiser les mathématiques, est-ce possible ? »

L'Édito

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.


Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous.

C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée.

Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »

le-edito

Toutes les conditions sont reunies pour poursuivre et reussir ce projet magnifique, grace a la volonte partagee et a la salutaire concorde de nos six entites (Academies et Institut).

À ma place, désormais, j’y concourrai de toute mon énergie, habité par la conviction que la culture et le savoir font prospérer l’unité, la force et la grandeur d’une nation.

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.
Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous. C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée. Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »
xavior-darcos

Xavier Darcos, chancelier de
l’Institut de France 

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